Recommandations en activité physique pour la maladie de Huntington
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La maladie de Huntington (MH) entraîne des manifestations motrices, cognitives et psychologiques qui peuvent influencer la mobilité, l’équilibre et la capacité à réaliser certaines activités quotidiennes. Pour une description détaillée de la maladie et de ses symptômes, vous pouvez consulter notre article Maladie de Huntington et activité physique.
Même si la recherche évolue encore, plusieurs études montrent qu’un programme d’exercices adapté peut améliorer la marche, l’équilibre, l’humeur et certains aspects cognitifs — tout en contribuant au maintien de l’autonomie.
Pourquoi l’activité physique est essentielle ?
La MH entraîne des mouvements involontaires (chorée), une diminution de la précision des gestes, un ralentissement des mouvements volontaires et parfois de la rigidité. Ces atteintes compliquent les activités quotidiennes et augmentent le risque de chute. C’est dans ce contexte que de nombreuses équipes de recherche ont examiné le rôle de l’activité physique, et les résultats convergent vers une conclusion claire : bouger régulièrement apporte des bénéfices significatifs.
Ce que disent les études
Les recherches portant sur des programmes de marche, d’exercices aérobie, de renforcement, d’équilibre ou d’entraînement mixte montrent des améliorations notables de la mobilité, notamment une meilleure vitesse et endurance de marche, un meilleur contrôle postural et une réduction du risque de chute. Ces effets sont particulièrement importants, puisque la marche et l’équilibre sont directement liés au maintien de l’autonomie. L’activité physique contribue aussi à renforcer la confiance dans les déplacements, à soutenir certaines fonctions exécutives et à ralentir leur déclin, en plus d’améliorer l’humeur, l’anxiété et la motivation1. Les entraînements réalisés en groupe semblent d’ailleurs favoriser un meilleur engagement et atténuer certains symptômes dépressifs.
Recommandations générales
Les recommandations d’activité physique sont similaires à celles de la population adulte : 150 minutes d’activité modérée par semaine, ajustées selon les capacités2. On vise une progression graduelle, surtout chez les personnes peu actives.
Quatre catégories d’exercices permettent de cibler les besoins liés à la MH3 :
Capacités cardiovasculaires
La marche constitue souvent le choix le plus pertinent. On peut varier la vitesse, la longueur des pas, intégrer des obstacles simples ou ajouter une double tâche (parler, compter) pour travailler simultanément l’endurance et les fonctions cognitives. Le vélo, la danse et la boxe sont également intéressants, puisqu’ils stimulent à la fois la capacité cardiovasculaire et la coordination.
Renforcement musculaire
Le renforcement soutient l’équilibre et les capacités fonctionnelles comme se lever d’une chaise, monter des escaliers ou transporter des objets. Il est recommandé de cibler les grands groupes musculaires et les muscles posturaux, en combinant un travail en force et en endurance. La progression doit être prudente, car la MH peut modifier la perception de l’effort et la précision du mouvement4. Les exercices au poids du corps, avec élastiques ou objets du quotidien, sont de bonnes options.
Habiletés neuromotrices
L’équilibre, la coordination, la proprioception et la dextérité font partie des habiletés souvent affectées dans la MH. Des exercices variés qui incluent des changements de position des pieds, l’utilisation de surfaces instables, des séquences de mouvements plus complexes ou des exercices réactifs comme attraper une balle permettent de travailler ces habiletés. Le principe est simple : on s’améliore dans ce qu’on pratique.
Flexibilité
La rigidité étant fréquente, des exercices d’étirement, de mobilité douce ou de yoga sont recommandés pour maintenir une bonne amplitude articulaire.
Conseils de sécurité
L’entraînement doit être adapté en fonction des capacités, des fluctuations quotidiennes et de l’évolution des symptômes. Les mouvements involontaires augmentent la dépense énergétique, même au repos, ce qui nécessite une attention particulière à la fatigue. Il est préférable de s’exercer dans un environnement sécuritaire, avec un appui à proximité. Certains médicaments utilisés pour réduire la chorée ou gérer les symptômes psychiatriques peuvent entraîner de la fatigue, des étourdissements ou des tremblements; l’intensité des exercices doit alors être ajustée.
L’accompagnement d’un kinésiologue
Un programme progressif et individualisé maximise les bénéfices et limite les risques. Les kinésiologues de NeuroMotrix ont l’expertise pour accompagner les personnes vivant avec la maladie de Huntington de manière sécuritaire, motivante et adaptée à leur réalité.
Laissez-nous vous accompagner et découvrez les bienfaits d’être actif, jour après jour.
- Mueller, S. M., J. A. Petersen, and H. H. Jung. « Exercise in Huntington’s Disease: Current State and Clinical Significance. » Tremor Other Hyperkinet Mov (N Y) 9 (2019): 601. ↩︎
- Ozemek, Cemal, Amanda Bonikowske, Jeffrey Christle, and Paul Gallo. Acsm’s Guidelines for Exercise Testing and Prescription. Lippincott Williams & Wilkins, 2025. ↩︎
- Quinn, L., D. Kegelmeyer, A. Kloos, A. K. Rao, M. Busse, and N. E. Fritz. « Clinical Recommendations to Guide Physical Therapy Practice for Huntington Disease. » [In eng]. Neurology 94, no. 5 (Feb 4 2020): 217–28. ↩︎
- Lafargue, G., and A. Sirigu. « Sensation of Effort Is Altered in Huntington’s Disease. » Neuropsychologia 40, no. 10 (2002) ↩︎