Les courbatures sont-elles dangereuses?
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En bref, non. Pourtant, beaucoup de gens les redoutent au point d’éviter toute activité qui pourrait en provoquer. Et c’est là que le vrai problème apparaît : fuir les courbatures à tout prix, c’est se priver des nombreux bienfaits de l’activité physique.
Pourquoi certains évitent les courbatures?
La douleur sert d’alarme. C’est une fonction essentielle, mais qui est parfois largement surinterprétée. Résultat : plusieurs en viennent à percevoir comme risqué tout effort, même léger. Et lorsqu’une personne vit déjà avec des douleurs au quotidien, il est normal qu’elle cherche à éviter d’en ajouter.
Quel que soit le point de départ, une croyance héritée ou une expérience réelle, comprendre ce que sont réellement les courbatures, c’est déjà faire un pas vers un rapport plus serein à l’activité physique.
De quoi sont faites les courbatures?
On entend souvent que les courbatures viennent de micro-déchirures musculaires. C’est vrai, mais seulement dans certaines situations, surtout lors d’efforts excentriques répétés et très exigeants (muscle qui travaille en s’allongeant). Ce n’est pas ce que la majorité des gens font dans leur quotidien.
Dans la plupart des cas, les courbatures apparaissent sans qu’il y ait de dommages musculaires. Elles sont surtout liées au système nerveux.
Une contraction musculaire, c’est d’abord un signal électrique envoyé du cerveau ou de la moelle épinière vers les fibres musculaires. À force de répéter ces signaux, les messagers nerveux et les voies qui les transportent finissent par se fatiguer. Cette fatigue entraîne une légère inflammation des tissus nerveux et musculaires, ce qui augmente la sensibilité à la douleur. Voilà l’origine de la majorité des courbatures.1
Et c’est important de le dire : l’inflammation n’est pas un ennemi. C’est un processus normal, essentiel à la réparation et à l’adaptation du corps.
Ai-je besoin de courbatures pour progresser?
Encore une fois, non. Les courbatures surviennent surtout lorsqu’on réalise une activité nouvelle, ou qu’on reprend une activité après une pause.
Le corps s’adapte vite, même à faible intensité. Avec une progression graduelle, on peut améliorer sa force, son endurance, son équilibre et sa mobilité tout en ressentant peu ou pas de courbatures.
Certaines personnes, surtout si elles sont très sédentaires, ressentiront toutefois des courbatures même à basse intensité.2 – 3 C’est normal, et cela s’atténue rapidement avec la régularité.
Pour mieux comprendre comment doser l’effort, vous pouvez consulter notre article: Perception de l’effort et intensité.
À retenir
- Une douleur n’indique pas toujours un danger
- Les courbatures sont souvent liées à la fatigue du système nerveux, pas seulement à des micro-déchirures musculaires
- L’intensité des courbatures ne reflète pas les gains réalisés.
- On peut progresser à faible intensité et sans courbatures.
- Plus une personne est sédentaire, plus les courbatures surviennent facilement.
- Le ou la kinésiologue est l’expert·e de l’activité physique et aide chacun à progresser dans le respect de ses capacités.
Si vous souhaitez bouger en confiance et mieux comprendre vos réactions corporelles, un kinésiologue peut vous aider à avancer pas à pas, en toute sécurité.
- Sonkodi, B. « Delayed Onset Muscle Soreness and Critical Neural Microdamage-Derived Neuroinflammation. » Biomolecules 12, no. 9 (Aug 31 2022). ↩︎
- Liu, Y. X., J. Lei, and H. J. You. « [Neurotrophin-Associated Mechanisms of Delayed-Onset Muscle Soreness: Research Progress and Perspective]. » Sheng Li Xue Bao 76, no. 2 (Apr 25 2024): 301-08. ↩︎
- Mizumura, K., and T. Taguchi. « Neurochemical Mechanism of Muscular Pain: Insight from the Study on Delayed Onset Muscle Soreness. » J Physiol Sci 74, no. 1 (Jan 24 2024): 4. ↩︎