Croyez-vous savoir ce qu’est la santé? Instinctivement, vous répondez “Oui, bien sûr!” Mais c’est surtout lorsqu’on n’est pas en pleine santé, lors d’une blessure ou d’une maladie par exemple, que ce concept devient plus tangible.
C’est tout un défi pour nous, les professionnels de la santé, de faire de la prévention pour maintenir la santé, alors que le concept lui-même demeure relativement intangible pour bien des gens. En effet, beaucoup de personnes sous-estiment ou prennent pour acquis leur santé. D’autres estiment qu’elles ont peu d’influence sur celle-ci.
En cette journée mondiale de la santé, nous tentons de relever le défi de vous démontrer comment un petit geste peut avoir un impact retentissant sur votre santé.
La définition
On ne peut pas passer par-dessus l’ennuyante étape de vous partager la définition de la santé. La définition la plus officielle et consensuelle, va comme suit : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » Cette définition fut adoptée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1946, il y a près de 80 ans!
Il faut reconnaître que le simple fait d’aborder la santé peut être un sujet anxiogène. Et bien que cette définition mentionne un “état de complet de bien-être”, l’atteinte de la perfection dans chacune des dimensions n’est pas réaliste. C’est plutôt l’équilibre entre ces dimensions qui importe, équilibre qui demeure propre à chaque individu. D’ailleurs, le perfectionnisme génère un stress qui peut nuire à la santé, alors que ce qui est recherché, c’est l’équilibre.
Ceci dit, survolons les différentes dimensions mentionnées :
- Santé physique: Cela se réfère à l’état du corps et à sa capacité à effectuer des activités quotidiennes sans fatigue excessive ou stress physique. Cela implique des facteurs tels que la nutrition, l’exercice, le sommeil et des examens médicaux réguliers pour prévenir, détecter ou gérer les maladies.
- Santé mentale: La santé mentale implique le bien-être cognitif et émotionnel. Cela englobe des facteurs psychologiques tels que la gestion du stress, la résilience, l’estime de soi et la capacité à faire face aux défis de la vie. La santé mentale est essentielle pour maintenir une vie équilibrée et épanouissante.
- Santé sociale: La santé sociale fait référence à la qualité des relations d’un individu et à sa capacité à interagir efficacement avec les autres. Cela implique de construire et de maintenir des réseaux sociaux de soutien, de favoriser des liens significatifs et de contribuer positivement à la communauté.
Certaines définitions distinguent les sphères autrement, en santé physique, santé cognitive et santé mentale tandis que d’autres séparent la santé émotionnelle de la santé sociale. Bref, l’objectif ici n’est pas de mettre l’accent sur les différentes définitions, mais plutôt sur leur indissociabilité de chacune des sphères ou domaines de la santé.
Chaque geste compte et fait une différence sur la santé.
Chaque habitude de vie, aussi banale puisse-t-elle sembler, a plus d’impact qu’on le pense. Afin de le démontrer, prenons l’exemple de Claire, une femme de 72 ans qui habite encore dans son appartement de manière autonome et a quelques bonnes connaissances dans le développement résidentiel où elle habite. Cependant, sa meilleure amie est décédée il y a 8 mois et depuis, Claire vit avec plusieurs nouveaux symptômes : démotivation, perte d’attention, difficulté d’endormissement, manque d’appétit, entre autres choses. De plus, le médecin de Claire lui a récemment annoncé qu’elle était prédiabétique et l’encourage à renverser sa situation pour éloigner la menace du diabète.
La santé de Claire commence donc à battre de l’aile, et ce, dans plusieurs dimensions. Voyons comment renverser la vapeur…
Le pouvoir d’une marche de 20 minutes
Laissez-nous vous partager le pouvoir que pourrait avoir l’ajout d’une marche de 20 minutes sur la vie de Claire.
- Contrôle de la glycémie, bon pour freiner l’apparition du diabète! Une marche de 20 minutes, si effectuée suivant un repas, a le pouvoir d’améliorer la gestion de la glycémie, c’est-à-dire que le système métabolique de Claire pourra absorber plus rapidement et efficacement les glucides venant de son repas, et ainsi repousser ou même éviter complètement un futur diagnostic de diabète.
- Activité physique d’intensité modérée = effet bénéfique sur la cognition! Si Claire s’assure de marcher à une allure légèrement plus rapide que son allure naturelle, elle pourra obtenir des bénéfices à court et long termes sur ses capacités cognitives : son attention sera en partie restaurée et elle diminue du même coup les risques de développement d’une démence.
- Bouger améliore la qualité du sommeil! Si Claire adopte cette marche de 20 minutes comme habitude régulière, c’est-à-dire à tous les jours, ou quasiment tous les jours, elle pourra observer une relation positive avec la durée et la qualité de son sommeil. Ainsi, elle profitera de tous les bienfaits qui accompagnent un sommeil réparateur : amélioration de l’humeur, meilleure performance cognitive, plus d’énergie disponible pour ses activités quotidiennes et sportives.
- Plus d’hormones de bonne humeur! Ces mêmes 20 minutes de marche, peu importe le moment de la journée ou l’intensité, seront suffisantes pour relâcher les hormones qui améliorent l’humeur : la sérotonine et la dopamine. D’autres études soutiennent même que la marche est plus efficace pour réduire les symptômes dépressifs que le soutien social. Ces mêmes hormones renforcent le système de récompense de notre système nerveux et Claire devrait retrouver plus facilement sa motivation.
- Marcher à deux, c’est motivant et enrichissant pour l’un et l’autre! Cependant, si Claire demande à une de ses voisin.es de l’accompagner lors de cette promenade, elle trouvera encore plus motivant se lancer dans l’activité et augmentera sa propre adhérence à l’activité à long terme. La participation sociale est un grand facteur de motivation chez une population d’adultes vieillissante.
- Plus d’activité physique pour plus d’appétit et plus de muscles! Enfin, la régularité de cette activité a le potentiel d’améliorer l’appétit de Claire et ainsi prévenir beaucoup de désagréments que peut engendrer la sous-alimentation. Pensons à la sarcopénie (perte de masse musculaire) fortement associée à la perte d’autonomie chez l’adulte vieillissant.
Tous les bienfaits mentionnés ci-haut, bien que souhaités et véritables, pourraient facilement plafonner si l’activité physique ne progresse pas avec le temps et l’amélioration des capacités de Claire. La santé est une condition évolutive, qui progresse et régresse selon les événements de la vie. Conséquemment, le plan d’action en activité physique doit suivre de près ces variations. Et c’est le kinésiologue qui prend en charge cette responsabilité, qui s’allie à vous et vous accompagne pour optimiser votre santé.
BONNE JOURNÉE MONDIALE DE LA SANTÉ!
Rédaction : Mathilde Lessard – Kinésiologue & responsable des communications
Révision : Martine Lauzé – Kinésiologue & directrice
RÉFÉRENCES
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