Les plus petits comme les plus grands peuvent être victimes d’un traumatisme craniocérébral (TCC) résultant d’un coup important à la tête. Les causes sont multiples (chute, accident de la route, collision en sport, etc.) et les séquelles peuvent varier d’un individu à l’autre en fonction, notamment, de la gravité de la blessure. Les TCC sont classés en trois niveaux, léger, modéré et grave, selon les signes et symptômes observés (la présence de lésions sur l’imagerie médicale, la perte de conscience, l’altération de l’état mental et l’amnésie post-traumatique). Le TCC dit léger est également appelé commotion cérébrale. Le TCC léger est de loin le plus fréquent avec une proportion de 85% de tous les TCC. Cependant, il n’est pas banal pour autant et peut mener à des graves conséquences s’il n’est pas traité adéquatement.

Actuellement, il existe plusieurs traitements pouvant aider à la diminution des signes et symptômes d’un TCC, et l’activité physique en fait partie. Nous savons déjà que les avantages d’un mode de vie actif sont nombreux. Toutefois, comment peut-il contribuer au rétablissement et à la santé d’une personne victime d’un TCC?

Les effets de l’activité physique chez les personnes ayant subi un TCC

Selon la littérature, l’activité physique pourrait avoir des effets positifs chez les individus souffrant d’un TCC, et ce, peu importe son degré de sévérité[1]. L’entrainement aérobie favoriserait l’augmentation de la circulation sanguine, mais aussi la stimulation du tronc cérébral (au niveau de l’encéphale) qui a pour fonction, entre autres, de contrôler le niveau de conscience.  Ainsi, il permettrait d’optimiser l’état d’éveil et les capacités à résoudre des problèmes. Ce type d’entrainement aurait également des effets positifs sur le langage, la mémoire à long terme et les capacités d’orientation dans l’espace. Il pourrait contribuer à la formation de neurones et à la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins. L’entraînement de type aérobie permettrait de normaliser les dysfonctions physiologiques au niveau cérébral et de diminuer les risques de démence. Finalement, il pourrait favoriser la neuroplasticité en formant de nouvelles connexions entre les neurones.

Alors que la pratique d’activités physiques de type aérobie devrait faire partie du traitement d’un TCC, il importe de l’intégrer de façon graduelle en suivant un protocole qui respecte le processus de guérison. Bien que les études sur le sujet soient encore en pleine ébullition et que les approches puissent différer, la littérature tend à démontrer que le fait d’entreprendre un programme d’activité physique adapté misant sur des exercices aérobie sous-maximaux, après un TCC léger (commotions cérébrales), favorise la guérison.[2] De façon générale, ce programme devrait débuter dans les deux semaines suivant la commotion cérébrale, après une évaluation de la condition physique. Une telle évaluation permet, entre autres, d’établir la fréquence cardiaque cible, celle qui est sous le seuil d’exacerbation des symptômes et qui sera utilisée comme référence lors des entraînements. On recommande habituellement le vélo stationnaire comme mode d’exercice, mais le tapis roulant peut être utilisé si la condition de la personne s’y prête. Dans tous les cas, il est fortement recommandé d’être suivi par un kinésiologue pour le volet activité physique de la réadaptation, mais aussi par d’autres professionnels de la santé pour une prise en charge complète.

L’activité physique et la prévention des chutes

Malheureusement, le TCC léger est assez fréquent chez la personne âgée et le principale mécanisme lésionnel est la chute.[3][4] En ce sens, l’activité physique ne devrait pas seulement être considérée comme un traitement du TCC, mais également une moyen de le prévenir.

Selon des professionnels de la santé associés à l’American College of Sports Medicine, les risques de chute pourraient diminuer de 32 à 40% chez la personne âgée qui fait de l’activité physique.[5] Des résultats semblables ont été également confirmés par un comité de médecins et de chercheurs formés par l’Institut national de la santé publique du Québec.[6] En ayant un mode de vie actif, les personnes âgées ont le pouvoir d’améliorer leurs capacités motrices et, par conséquent, de mieux répondre aux perturbations internes et externes qui pourraient provoquer une chute.

5 trucs pour diminuer les risques de chute à domicile

  1. Rester actif!
  2. Bien s’alimenter et prendre ses médicaments.
  3. S’assurer que votre domicile est bien aménagé :
    • Éviter d’avoir des pièces qui sont encombrées.
    • Éviter les tapis volumineux.
    • Installer des mains courantes dans les escaliers.
    • Éclairer les pièces plus sombres.
  1. Porter des chaussures antidérapantes.
  2. Utiliser une aide technique lorsque cela est recommandé par un professionnel de la santé

Finalement, que ce soit pour prévenir une chute qui pourrait résulter en un TCC ou pour favoriser la guérison à la suite d’un tel traumatisme, l’activité physique s’avère être un traitement à la fois préventif et curatif. Cependant, le suivi par un kinésiologue est toujours recommandé afin que les paramètres d’exercices soient adéquats. Ce professionnel de la santé, spécialiste de l’activité physique, peut vous guider dans le choix des exercices, leur durée, leur intensité et leur fréquence afin d’optimiser les résultats.

Références:

[1] Chin, Lisa M et al. “Improved cognitive performance following aerobic exercise training in people with traumatic brain injury.” Archives of physical medicine and rehabilitation vol. 96,4 (2015): 754-9. doi:10.1016/j.apmr.2014.11.009

[2] Leddy, J.J., et al., Exercise is Medicine for Concussion. Current sports medicine reports, 2018. 17(8): p. 262-270.

[3] Timler D, Dworzyński MJ, Szarpak Ł, et al. . Head trauma in elderly patients: mechanisms of injuries and CT findings. Adv Clin Exp Med 2015;24:1045–50. 10.17219/acem/27565

[4] Gagné, M. (2017). Principales causes d’hospitalisations attribuables à un traumatisme non intentionnel au Québec, hommes et femmes confondus. Fichier Med-Écho (2013-2014 à 2015-2016). Bureau d’information et d’études en santé des populations, Institut national de santé publique du Québec.

[5] Dipietro.L; Campbell, W.W.; Buchner,D.M; Erickson,K.I. ; Powell,K.E., Bloodgood,B.; Hughes, T.D.; Kelsey, R.; Piercy, K.L; Vaux-Bjerke,A.; Olson,R.D.; for the 2018 physical activity guidelines advisory committee, physical activity, injurious falls and physical function in aging, medicine and science in sport and exercise: in Sports & Exercise: June 2019 – Volume 51 – Issue 6 – p 1303-1313 doi: 10.1249/MSS

[6] Gagnon, C. et Lafrance. M (2011). Prévention des chutes auprès des personnes âgées vivant à domicile. Analyse des données scientifiques et recommandations préliminaires d’un guide de pratique clinique. Institut national de santé publique du Québec.https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1241_PrevChutesPersAgeesAnalyseRecomm.pdf

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