Le 4 février est l’occasion de souligner toutes les initiatives qui permettent d’aider les gens touchés de loin ou de près par le cancer. En tant que kinésiologue, nous souhaitons partager la vision de notre rôle dans l’accompagnement de cette population vers une meilleure qualité de vie.
Chez NeuroMotrix, nous croyons que l’activité physique (adaptée bien sûr!) est bonne pour tous et chacun. À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, nous souhaitons vous partager les raisons pour lesquelles bouger est bénéfique lorsque l’on traverse cette dure épreuve qu’est le cancer. Et s’il est important de souligner cette journée, c’est qu’il est estimé que deux Canadien.nes sur cinq recevront un diagnostic de cancer au cours de leur vie et c’est environ un.e Canadien.ne sur quatre qui en décédera. Parmi les plus communs, le cancer du sein touche 1 femme sur 8 et le cancer de la prostate touche tout autant d’hommes (Société Canadienne du Cancer, 2023).
Même lorsqu’il n’est pas fatal, le cancer vient avec son lot de traitements agressifs qui ont beaucoup d’effets secondaires sur la santé globale de l’individu diagnostiqué. Il est courant que les traitements provoquent des effets néfastes sur le volet physique, mental et social de ces personnes. Par exemple, la chimiothérapie est un traitement qui tue les cellules du corps, les cancéreuses comme les saines (Société Canadienne du Cancer, 2023). Elle entraîne divers effets négatifs comme la fatigue, des nausées, des changements du goût et de l’odorat, une diminution du taux de globules blancs et place ainsi la personne en position de vulnérabilité face au développement de certaines infections (Rowntree, R. A., et al., 2022; Maïano, C. et al., 2020).
L’hormonothérapie est un autre exemple de traitement commun. Cette dernière, ayant pour objectif de bloquer ou de diminuer certains types d’hormones pour limiter la croissance des cellules cancéreuses (Société Canadienne du Cancer, 2023), peut causer des conséquences importantes comme une augmentation des risques cardiovasculaires (Carneiro, A. et al., 2015), une diminution des capacités fonctionnelles (Edmunds, K., et al., 2020), une altération de la composition corporelle (American College of Sports Medicine, 2017), jusqu’à une dégradation de la qualité de vie (Alibhai, S. et al., 2006). Bref, ces deux exemples représentent des traitements typiques contre le cancer et, bien qu’ils soient efficaces, leurs impacts périphériques sont importants et non négligeables.
Les bienfaits escomptés
Ce n’est que depuis quelques années que les recherches se questionnent sur les effets bénéfiques de l’activité physique sur le cancer. D’après les dernières recherches, l’apport de l’activité physique dans les cas de cancer s’avère très bénéfique (Brown, J. C. et al., 2012; Geczik, A. M., et al., 2022). L’activité physique ne traitera jamais le cancer, mais elle permet d’agir sur d’autres pans de la vie qui sont affectés. Nombreux sont ses bienfaits chez les personnes qui vivent avec le cancer. Sa pratique régulière et adaptée permet de:
- Alléger la perception de fatigue;
- Soulager certains symptômes émotionnels (ex. : anxiété);
- Maintenir et améliorer la composition corporelle;
- Maintenir et améliorer la force musculaire;
- Maintenir et améliorer l’endurance musculaire;
- Maintenir et améliorer les capacités fonctionnelles;
- Maintenir la qualité de vie.
Il est d’autant plus important de commencer l’activité physique tôt dans le processus puisqu’avec la fatigue qui s’installe, c’est le début d’un cercle vicieux. En effet, quand on manque d’énergie, c’est naturel, c’est plus difficile de s’activer et on ralentit, voire suspend, nos activités. Rapidement, un déconditionnement physique s’installe et on bouge de moins en moins. Après un moment, les capacités fonctionnelles et la qualité de vie se dégradent. Toutefois, cette boucle infernale peut s’inverser… par l’activité physique. En effet, même si l’activité physique cause une augmentation de la dépense énergétique, si elle est bien planifiée, gérée et motivante, elle permet de soulager plusieurs symptômes et au final rehausse la qualité de vie, à court et long terme.
L’avantage du kinésiologue
Finalement, il est recommandé de faire appel à un kinésiologue formé pour vous accompagner dans une pratique sécuritaire, efficace et agréable d’activités physiques adaptées. Même si, pour certaines personnes, l’exercice physique régulier est un acquis, il pourrait être judicieux de travailler avec un kinésiologue. D’abord, apprendre qu’on a un cancer est un moment vivement émotionnel qui peut chambouler les comportements et les réflexions. Le maintien d’une routine, et encore des habitudes de vie en activité physique, peut alors sembler inimaginable. Un kinésiologue a les connaissances de base sur les traitements et leurs effets secondaires permettant d’orienter et d’optimiser la pratique d’exercices physiques en fonction des besoins. Il pourra adapter les activités et le choix des exercices aux limitations individuelles, qui elles peuvent changer en cours de route. Enfin, un bon kinésiologue est également formé sur l’aspect psychosocial de l’épreuve que traverse la personne.
Il sera donc apte à vous soutenir malgré les fluctuations de la motivation et de l’énergie. La profession de kinésiologue est magnifique, car elle permet d’accompagner chaque personne vers ses objectifs personnels. En cette Journée mondiale contre le cancer, même si on ne peut pas traiter le cancer, on souhaite vous rappeler que nous sommes vos alliés.
Si vous, ou un de vos proches, croyez avoir besoin du support d’un kinésiologue et désirez en discuter davantage, contactez nous par téléphone ou via notre formulaire en ligne.
Texte rédigé par Jessica Lecourt, M.Sc. kinésiologue, et révisé par Martine Lauzé, M.Sc kinésiologue et Mathilde Lessard, B.A.
Bibliographie de l’article
Alibhai, S. M., Gogov, S., & Allibhai, Z. (2006). Long-term side effects of androgen
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American College of Sports Medicine (2017). ACSM’s Guidelines for Exercice Testing
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Brown, J. C., Winters-Stone, K., Lee, A., & Schmitz, K. H. (2012). Cancer, physical
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Canadian Cancer Society, (2023). Canadian Cancer Statistics Advisory Committee.
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Carneiro, A., Sasse, A. D., Wagner, A. A., Peixoto, G., Kataguiri, A., Neto, A. S.,
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Cardiovascular events associated with androgen deprivation therapy in patients
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Edmunds, K., Tuffaha, H., Galvão, D. A., Scuffham, P., & Newton, R. U. (2020).
Incidence of the adverse effects of androgen deprivation therapy for prostate cancer: a systematic literature review. Supportive care in cancer : official journal of the Multinational Association of Supportive Care in Cancer, 28(5), 2079–2093. https://doi.org/10.1007/s00520-019-05255-5
Geczik, A. M., Ferris, J. S., Terry, M. B., Andrulis, I. L., Buys, S. S., Daly, M. B.,
Hopper, J. L., John, E. M., Kurian, A. W., Southey, M. C., Liao, Y., & Genkinger, J. M. (2022). Adherence to the 2020 American Cancer Society Guideline for Cancer Prevention and risk of breast cancer for women at increased familial and genetic risk in the Breast Cancer Family Registry: an evaluation of the weight, physical activity, and alcohol consumption recommendations. Breast cancer research and treatment, 194(3), 673–682. https://doi.org/10.1007/s10549-022-06656-7
Maïano, C. Hue, O., Moullec, G & Pépin, V. (2020). Guide d’intervention en activités
physiques adaptées à l’Intention des kinésiologues. Québec : Presses de l’Université du Québec.
Rowntree, R. A., & Hosseinzadeh, H. (2022). Lung Cancer and Self-Management
Interventions: A Systematic Review of Randomised Controlled Trials. International journal of environmental research and public health, 19(1), 536. https://doi.org/10.3390/ijerph19010536
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