Nous connaissons tous, de près où de loin, quelqu’un qui vit avec l’arthrite ou l’arthrose. Peut-être que vous-même vivez avec l’une de ces conditions. L’arthrose et l’arthrite sont souvent difficiles à différencier et il est courant de les interchanger. Comme le mois de septembre est le mois de la sensibilisation à l’arthrite, nous avons décidé de dédier cet article à la différenciation de ces deux conditions, ainsi qu’aux avenues de traitement pour celles-ci.

L’indice est dans le nom!

En observant bien les mots arthrite et arthrose, on peut déjà supposer que ces conditions ont beaucoup en commun. Ce qui est en partie vrai, parce que l’arthrite est un terme qui regroupe plus d’une centaine de maladies caractérisées par l’inflammation des articulations, ce qui inclut l’arthrose. Cette condition est en fait la forme d’arthrite la plus commune!

Le mot arthrite fait référence à une inflammation des tissus d’une articulation. C’est pour ça que vous entendez souvent le terme arthrite inflammatoire. Le suffixe “ite” dans le domaine médical désigne une condition inflammatoire. Les formes d’arthrite inflammatoire les plus communes sont causées par un dysfonctionnement du système immunitaire qui s’attaque aux tissus sains de l’articulation et crée une inflammation chronique.

L’arthrose se caractérise quant à elle une dégénérescence du cartilage de l’articulation. C’est un problème plus mécanique. Le cartilage est une couche de tissus qui recouvre et protège l’extrémité des os dans les articulations. Cette détérioration des tissus cartilagineux peut découler d’une blessure, d’une surutilisation de l’articulation (travail répétitif) ou d’une prédisposition génétique.

Quelle avenue de traitement emprunter?

Qu’il s’agisse de l’arthrite ou de l’arthrose, sachez qu’il est important de bâtir un plan de traitement avec votre médecin traitant. Dans le cas de l’arthrite inflammatoire, des médicaments spécifiques à la condition sous-jacente sont habituellement prescrits. Par exemple, pour les conditions où le système immunitaire s’en prend aux tissus sains, des immunosuppresseurs peuvent être prescrits. Ce qui n’est pas sans effets secondaires, vous vous en doutez.

Dans le cas de l’arthrose et de l’arthrite, des anti-inflammatoires sont souvent utilisés afin de réduire l’inflammation et/ou la douleur. À court terme, la prise d’inflammatoires peut être utile pour soulager la douleur et alléger les effets de cette condition sur les activités de la vie quotidienne : se rendre au travail une journée, faire ses tâches ménagères, aller marcher avec son conjoint.e ou profiter d’une soirée entre amis. Bien qu’il puisse offrir un soulagement, ce type de médicament ne permet pas d’améliorer la fonction de l’articulation à long terme.

Selon certaines revues de littérature scientifique, la meilleure avenue de traitement afin de diminuer la douleur et améliorer la fonction de l’articulation à long terme est l’activité physique adaptée et régulière. Et ce dans le cas de l’arthrite comme de l’arthrose. En effet, le cartilage est un organe qui doit continuellement être nourri pour rester en meilleure santé possible, et le meilleur moyen de le faire est en créant du mouvement. En bougeant les articulations, le cartilage profite de la circulation du liquide dans lequel elles baignent (liquide synovial), pour recevoir de nutriments. De plus, les muscles qui entourent les articulations qui “malades” deviennent encore plus importants. Ces muscles doivent être bien entraînés pour soutenir les articulations et ainsi bouger efficacement, avec moins de douleur.

Qu’est-ce que l’activité physique adaptée dans ce cas-ci? En fait, un kinésiologue vous posera plusieurs questions et pourra vous faire faire quelques tests afin d’évaluer votre condition physique et le fonctionnement de votre articulation atteinte au début de la prise en charge. Les informations lors de cette évaluation permettront au kinésiologue de déterminer les exercices à éviter et ceux à privilégier. Par exemple, si votre genou est douloureux lors d’exercices debout et que le kinésiologue détecte une faiblesse aux quadriceps, muscles de la cuisse, des exercices de renforcement musculaire en position assises seront privilégiés Il est important de mentionner que le kinésiologue est également là pour assurer une progression adéquate des exercices lorsque des acquis sont réalisés.

Ce qui nous amène au deuxième point : l’activité physique régulière. Gardons le même cas : vous avez des douleurs au genou et une faiblesse aux quadriceps. Ajoutons que vous souhaitez marcher au moins 5 minutes sans douleur. Il est certainement possible, après quelques séances, d’atteindre cet objectif. C’est super! Vous êtes satisfait et décidez d’interrompre votre pratique d’exercices, car après tout, vous avez atteint votre objectif! Malheureusement, le corps s’adapte encore plus rapidement à l’inactivité qu’à l’activité physique. Et vous perdrez vos acquis plus rapidement que vous ne les avez gagnés. Ainsi, il faut s’entraîner régulièrement afin de maintenir les acquis physiques.

Et encore plus important, il faut continuer à progresser! En effet, votre premier programme d’exercices ne sera pas votre dernier. Le kinésiologue est là pour s’assurer que vous progressez adéquatement. Pourquoi s’arrêter à 5 minutes de marche sans douleur alors que vous pourriez vous rendre à 10, 15, 20 minutes en vous entraînant régulièrement avec des exercices pensés pour vous.

En ce mois de sensibilisation à l’arthrite, prenez le dessus sur l’arthrite!

 

Cet article a été écrit avec des informations disponibles sur le site de la Société de l’Arthrite du Canada, consultez leur site pour obtenir encore plus de ressources. 
Article rédigé par : Mathilde Lessard – kinésiologue et responsable des communications
Article révisé par : Martine Lauzé – kinésiologue et cofondatrice de NeuroMotrix

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