Un récent article met en évidence les effets directs de l’exercice aérobie sur le cerveau et la progression de la maladie de Parkinson: Aerobic Exercise: Evidence for a Direct Brain Effect to Slow Parkinson Disease Progression (1). Selon l’auteur de cette revue de littérature, tout porte à croire que la pratique d’une activité physique qui essouffle, augmente la fréquence cardiaque et fait transpirer peut ralentir la progression de la maladie.
Il est reconnu que l’exercice aérobie diminue les risques d’accident vasculaire cérébral, mais il n’existe pas de consensus sur ses effets directs sur le cerveau. L’auteur a donc décidé de faire une synthèse des écrits scientifiques disponibles à ce jour, et conclut qu’il existe de nombreux arguments en faveur de l’effet neuroprotecteur de l’exercice aérobie.
Des pièces en bon état et qui fonctionnent efficacement
Il en ressort que ce type d’exercice, lorsque pratiqué sur une longue période, préserve et même améliore les structures et les fonctions cérébrales. D’une part, l’exercice accroit la présence de neurotrophines, des molécules qui assurent le développement et la survie des neurones dans le cerveau. On remarque d’ailleurs que, même si une légère atrophie est normale avec le vieillissement, les structures cérébrales des personnes qui pratiquent une activité physique de type aérobie depuis longtemps ont tendance à être plus volumineuses et en meilleur état que les autres. D’autre part, une meilleure condition physique serait associée une plus grande activité corticale et une connectivité supérieure entre les cellules nerveuses, en d’autres mots, un meilleur fonctionnement. Cela a été observé autant chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson que chez celles âgées et en santé.
Pour réduire les risques démence, bougez jusqu’à vous essouffler!
Les personnes qui vivent avec la maladie de Parkinson ont tout intérêt à profiter des effets protecteurs de l’exercices sur leur cerveau, car leur condition de santé les met à risque de développer des symptômes de dépression, un déclin cognitif et même de la démence. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour commencer! Si l’exercice ne peut enrayer la maladie, elle peut au moins ralentir sa progression et diminuer ses symptômes. Mais pour cela, il ne faut pas avoir peur de transpirer, respirer fort et faire augmenter son rythme cardiaque, c’est ça un exercice de type aérobie!
Les conseils de NeuroMotrix
- Visez 150 minutes d’exercices aérobie par semaine, mais prenez le temps qu’il faut pour y arriver. Si vous êtes sédentaire, commencez par 3 ou 4 périodes de 10 à 20 minutes dans une semaine et augmentez la durée totale d’environ 10% chaque semaine.
- Choisissez une activité physique qui vous convient et que vous aimez. La marche rapide, la course à pied, l’aqua-forme, la natation, le ski de fond, la danse, les exercices en circuit, le vélo de route ou stationnaire, l’elliptique, la montée d’escaliers sont toutes des activités de type aérobie, vous avez l’embarras du choix.
- Pour une meilleure condition physique, ajoutez à votre routine des exercices de renforcement, de souplesse et de coordination.
- Consultez un kinésiologue, le professionnel de la santé spécialiste de l’activité physique. Il saura vous guider vers le choix et l’exécution d’exercices sécuritaires et efficaces, adaptés à votre condition.
Références:
(1) Ahlskog JE. Aerobic Exercise: Evidence for a Direct Brain Effect to Slow Parkinson Disease Progression. Mayo Clinic Proceedings.93(3):360-72.
Commentaires