On peut avoir envie de faire de l’activité physique pour diverses raisons. Pour rester en santé, pour pouvoir accomplir ses activités quotidiennes, pour passer un moment avec un groupe de travail qu’on apprécie ou simplement parce que les installations sportives sont agréables et accessibles facilement. En contrepartie, on peut manquer de volonté à le faire, pour autant de raisons ! Parce qu’on ne fait pas le lien entre la pratique d’exercices et les bénéfices sur la santé physique et mentale, parce qu’on est intimidé par les séances de groupe, parce qu’on manque de soutien autour de soi, parce que les installations sont difficiles d’accès ou inhospitalières ou parce qu’on n’a tout simplement pas la motivation.

On pense bien connaître les éléments qui peuvent nous freiner dans notre détermination, mais est-on réellement en mesure de les identifier au moment où ils se présentent à nous, ou à notre entourage ? Quelles sont nos « excuses » pour ne pas faire de l’activité physique ? Et quand on y fait face, est-on capable de proposer des alternatives pour essayer quand même ? Voici des exemples de motivateurs, ou de barrières à la motivation, selon 3 axes de réflexion : des facteurs individuels, sociaux ou environnementaux.

Des facteurs individuels

Dans un premier temps, les éléments influençant la motivation peuvent être de nature individuelle.  La connaissance des liens entre la pratique d’activités physiques et la santé représente un élément important. Par exemple, si l’on a des problèmes d’équilibre, mais qu’on ne sait pas que certains exercices spécifiques peuvent contribuer à améliorer cette capacité, on ne sera pas porté à en faire, par manque de motivation, peur d’aggraver la situation ou de chuter. Par contre, si l’on sait que l’on peut cibler des capacités en particulier avec des exercices spécifiques, l’équilibre, la coordination, l’endurance, l’amplitude de mouvement, la posture, cela est certainement plus motivant. D’ailleurs, saviez-vous que la pratique d’exercices physiques peut également améliorer des aspects cognitifs ?  La concentration, l’attention, la réactivité… Cela est certainement un élément motivateur, puisque la perte de fonctions cognitives liée au vieillissement inquiète la plupart des gens.

Ce n’est pas toujours tâche aisée que de trouver les informations. De plus, la recherche scientifique en activité physique pour la santé s’est développée ces dernières décennies, mais avant cela le lien n’était pas établi de manière claire et l’exercice était moins valorisé. Généralement, plus on a d’informations sur le sujet, plus la motivation se développe, mais l’inverse est vrai aussi ! Alors, si vous avez des connaissances sur le sujet, des questions, des débats, n’hésitez pas à en parler autour de vous, à inciter votre entourage à la réflexion. Il est aussi important que les kinésiologues expliquent le lien entre les exercices et l’objectif de santé. Si vous ne savez pourquoi on vous prescrit tel ou tel exercices, n’hésitez pas à le demander!

La santé de chacun représente également un facteur considérable. Une personne qui a des douleurs articulaires chroniques, une blessure ou un diagnostic spécifique a souvent plus de difficultés à trouver de la motivation de pratiquer qu’une personne qui n’a pas de condition particulière. Et pourtant, ceux de la première catégorie en ont souvent encore plus besoin! On peut aussi considérer les appréhensions liées à la santé : la peur de provoquer un infarctus ou un AVC en pratiquant une activité physique, la peur de chuter, ou encore de susciter plus de douleur qu’on en a déjà. Ces craintes peuvent être ramenées à notre point, la connaissance (ou plutôt le manque de connaissances) des liens entre l’activité physique et la santé. En effet, les risques liés à l’activité physique sont souvent plus faibles qu’on le pense et lorsqu’il y en a, ils peuvent être grandement atténués par un choix d’exercices adéquats. Il existe, certes, un risque, mais, à long terme, celui-ci est beaucoup plus grand si l’on ne pratique pas d’activités physiques!

Des facteurs sociaux

Dans un deuxième temps, des facteurs sociaux peuvent aussi influencer la motivation, de manière positive ou négative. Le soutien social des proches est important, lorsque l’on est encouragé par son/sa conjoint/e, par ses enfants, par ses amis, la motivation en est renforcée. Un autre soutien important est celui des professionnels de la santé. Lorsque votre médecin de famille vous conseille de pratiquer une activité physique plus intense ou plus régulière, il vous donne plus de volonté pour accomplir cet effort. Ces éléments, lorsqu’ils sont absents, ont un effet négatif sur la motivation à pratiquer … Alors n’hésitez pas à encourager vos proches, à demander leur soutien et à questionner votre médecin !

La participation aux entraînements de groupe est aussi souvent un moyen de joindre l’utile à l’agréable, de se sentir moins isolé et de partager sa situation avec des gens qui la comprennent mieux. Mais cet aspect peut aussi être vu autrement : certains sont intimidés par le groupe, appréhendent de ralentir le rythme. C’est pourquoi la dynamique entre les participants est importante. Essayer plusieurs options permet de trouver celle qui nous convient. Il est important que les participants se sentent encouragés et soutenus pendant les entraînement. L’entraide et le respect sont de mises. Le kinésiologue y participe, mais tout le groupe également!

Des facteurs environnementaux

Finalement, notre environnement peut parfois influencer notre motivation. Le fait d’avoir accès à des ressources pour pratiquer est important dans la démarche motivationnelle. Avoir un centre sportif à proximité, ou plus simplement de larges trottoirs dans un quartier agréable et sécuritaire, ou encore un parc accessible, sont des avantages considérables. Habiter proche d’un centre sportif est une chose, mais si en plus celui-ci propose des programmes spécifiques aux personnes âgées ou à des conditions particulières comme la maladie de Parkinson, alors plusieurs barrières à la motivation sont contournées. Vous l’aurez compris, une personne âgée résidant dans un quartier peu agréable, sans trottoirs et peu d’espaces verts, ou dont le centre sportif le plus proche est à 40 minutes de transport, aura plus d’obstacles à franchir pour trouver de la motivation. On pourrait par exemple lui proposer un co-voiturage pour se rendre à une activité !

Passez à l’action!

Vous aviez sûrement déjà conscience de plusieurs éléments motivationnels autour de vous, cet article vous en a peut-être mis d’autres en lumière. Il ne vous reste plus qu’à mettre en pratique ces théories.  Entraînez-vous à identifier les éléments qui alimentent ou freinent votre motivation, ou celle de votre entourage. Demandez-vous ensuite quelles alternatives vous pourriez imaginer pour contourner ces barrières, et essayez !

 

Références:

Burton, E., Farrier, K., Lewin, G., Pettigrew, S., Hill, A.-M., Airey, P., … Hill, K. D. (2017). Motivators and Barriers for Older People Participating in Resistance Training: A Systematic Review. Journal of Aging and Physical Activity, 25(2), 311–324. Doi : 10.1123/japa.2015-0289

Costello, E., Kafchinski, M., Vrazel, J., & Sullivan, P. (2011). Motivators, Barriers, and Beliefs Regarding Physical Activity in an Older Adult Population. Journal of Geriatric Physical Therapy, 34(3), 138–147. Doi : 10.1519/jpt.0b013e31820e0e71

Schutzer, K. A., R. N., M.S., Graves, S. B. (2004). Barriers and motivations to exercise in older adults. Preventive Medicine 39, 1056–1061. Doi : 10.1016/j.ypmed.2004.04.003

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