Les symptômes de la sclérose en plaques
Le Canada présente l’un des taux de sclérose en plaques (SP) les plus élevés au monde, avec plus de 90 000 personnes touchées. La SP est une maladie neurologique chronique et dégénérative qui affecte le système nerveux central, perturbant la communication entre le cerveau et le reste du corps. Les symptômes varient d’une personne à l’autre et peuvent évoluer au fil du temps. Parmi les plus fréquents, on retrouve :
- faiblesse musculaire,
- fatigue persistante ou extrême,
- troubles de l’équilibre et de la coordination,
- atteintes cognitives (mémoire, concentration, vitesse de traitement de l’information),
- troubles sensoriels ou visuels.
L’activité physique pour traiter les symptômes de la sclérose en plaques
De récentes revues systématiques et essais cliniques confirment que l’exercice est une intervention sûre et efficace pour les personnes atteintes de sclérose en plaques (SP). En plus de ses effets bien établis sur l’amélioration ou le maintien des capacités fonctionnelles (mobilité, transferts), cardiovasculaires et musculaires, l’activité physique contribue également à optimiser les fonctions cognitives, à réduire la fatigue et à améliorer la santé mentale.
Les données récentes montrent que des programmes combinant entraînement aérobie, renforcement musculaire et exercices d’équilibre peuvent réduire la perception de fatigue de façon significative, soutenir la neuroplasticité et préserver l’autonomie fonctionnelle. L’activité physique est désormais considérée comme une composante essentielle du traitement global, au même titre qu’un médicament, et elle contribue aussi à limiter le risque de comorbidités chroniques, notamment cardiovasculaires et métaboliques.
Une nouvelle approche développée et validée
Savoir que des améliorations sont possibles est une chose, mais encore faut-il connaître le bon dosage d’activité physique pour y parvenir. Les premières recommandations canadiennes en matière d’exercice pour les personnes atteintes de sclérose en plaques (SP), publiées en 2013 dans le guide Lignes directrices canadiennes pour les adultes atteints de la sclérose en plaques, suggéraient de pratiquer au moins 30 minutes d’activité aérobie d’intensité légère à modérée et des exercices de renforcement musculaire, deux fois par semaine. Une étude de Canning et Hicks (2020) [1] a confirmé l’efficacité de ce programme, démontrant des gains notables de condition physique, de force, de mobilité et de qualité de vie, sans augmentation de la douleur ni des inconforts liés à la maladie.
Depuis, les données scientifiques se sont multipliées. Des méta-analyses récentes (2023–2024) confirment que l’entraînement combiné (aérobie + renforcement) est l’approche la plus efficace pour améliorer la marche, l’équilibre, l’endurance, la fatigue et la qualité de vie des personnes atteintes de SP[2]. Les exercices de résistance semblent particulièrement bénéfiques pour réduire la fatigue, tandis que l’aérobie a un impact plus marqué sur la qualité de vie physique et mentale[1].
Les nouvelles recommandations internationales élargissent désormais les cibles jusqu’à 150 minutes d’activité physique hebdomadaire, incluant de l’exercice aérobie, du renforcement, mais aussi des exercices d’équilibre et de flexibilité[3]. De plus, des programmes adaptés (en ligne, hybrides ou supervisés à distance) ont démontré leur faisabilité, leur sécurité et leur efficacité pour favoriser l’adhésion et maintenir les bénéfices à long terme[4].
Ces résultats confirment que l’activité physique ne doit pas être considérée comme un simple complément, mais bien comme une intervention thérapeutique centrale dans la prise en charge de la sclérose en plaques, au même titre qu’un médicament.
Adapter les objectifs aux besoins de chacun
Les médecins et les professionnels de la santé devraient fortement encourager leurs patients à utiliser ces lignes directrices comme point de départ vers l’intégration de l’activité physique dans leur vie. D’ailleurs, il est important de ne pas considérer ces recommandations comme une limite, mais plutôt comme une base sur laquelle s’appuyer.
La cible des 150 minutes d’exercices par semaine pour les personnes atteintes de cette maladie est un objectif de santé publique pertinent. Cependant, elle doit être adaptée de façon progressive et personnalisée. Aussi, il est important d’ajuster la quantité et le choix des exercices aux besoins individuels[5].
Sachant que la population atteinte de sclérose en plaques est plus sédentaire que la population générale, il est maintenant nécessaire de trouver des moyens de rendre la pratique d’activités physiques plus accessible. Les personnes qui vivent avec cette maladie doivent pouvoir bénéficier des bienfaits de l’exercice puisqu’il ne fait plus aucun doute que cela permet d’améliorer leur santé.
Références:
- Canning, K.L. and A.L. Hicks, Benefits of Adhering to the Canadian Physical Activity Guidelines for Adults with Multiple Sclerosis Beyond Aerobic Fitness and Strength. Int J MS Care, 2020. 22(1): p. 15-21.
- Du, L., et al., Effects of exercise in people with multiple sclerosis: a systematic review and meta-analysis. Front Public Health, 2024. 12: p. 1387658.
- Learmonth, Y.C. and R.W. Motl, Exercise Training for Multiple Sclerosis: A Narrative Review of History, Benefits, Safety, Guidelines, and Promotion. Int J Environ Res Public Health, 2021. 18(24).
- Doherty, F., et al., Feasibility and effectiveness of telerehabilitation on mobility and balance function in multiple sclerosis: A systematic review and meta-analysis. J Neurol Sci, 2024. 466: p. 123214.
- Kalb, R., et al., Exercise and lifestyle physical activity recommendations for people with multiple sclerosis throughout the disease course. Mult Scler, 2020. 26(12): p. 1459-1469.
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