L’année 2020 s’est entamée et se poursuit d’une bien drôle de façon avec la venue de la COVID-19 qui nous oblige à modifier plusieurs de nos habitudes de vie. Les impacts de cette pandémie sont nombreux, de la distanciation sociale à l’isolement en passant par le fardeau imposé au système de santé et à l’économie mondiale, inutile de dire que la société ne sortira pas indemne de cette crise.
Les risques associés au coronavirus
En plus de poser un risque pour la majorité des gens, la COVID-19 constitue un danger accru pour les plus vulnérables, notamment les personnes vivant avec une maladie chronique. Parmi ces gens, on retrouve ceux atteints de la maladie de Parkinson, une maladie neurodégénérative caractérisée par des troubles du mouvement et plusieurs symptômes non-moteurs tels que la fatigue, des douleurs, des troubles digestifs, des difficultés de sommeil, etc. En stade avancé, cette maladie peut aussi peut affecter le système respiratoire. Bien qu’une portion des personnes atteintes soient relativement jeunes, l’âge moyen de diagnostic de cette maladie est de 65 ans, elle touche donc davantage les personnes âgées. Déjà, on peut imaginer qu’une personne vivant avec la maladie de Parkinson qui contracte ce coronavirus est à risque élevé de complications puisqu’elle est généralement âgée et vit avec une maladie chronique. À ce stade-ci, on ne sait pas si la COVID-19 aurait un effet spécifique sur les personnes atteintes de Parkinson, mais quoi qu’il en soit, il est préférable de minimiser les risques de contamination. Ainsi, s’avère-t-il essentiel de leur offrir un maximum de protection afin qu’elles ne soient pas infectées. Cette approche de « protection » semble tout à fait justifiée. Cependant, dans le cas d’une pandémie, protéger les personnes signifie surtout les isoler, les retirer de leurs activités sociales, de leurs groupes d’exercices et les empêcher de côtoyer de gens. Si les risques pour la santé de la COVID-19 sont grands, les conséquences d’un isolement sont non négligeables.
Les risques associés à l’isolement et à l’inactivité
Au stress de vivre dans un contexte de pandémie et à la peur de contracter le virus s’ajoutent des changements majeurs dans la vie des gens. L’interruption des activités habituelles, l’absence de services à domicile et l’interdiction de côtoyer des proches et des amis peuvent atteindre l’humeur, rendre plus dépressif et augmenter le niveau d’anxiété. De plus, cette situation amène souvent les gens à devenir plus sédentaires, avec les graves conséquences que cela peut avoir sur leur santé physique et mentale.
Cela est d’autant plus vrai chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui sont en général plus sédentaires et qui, dans bien des cas, vivent déjà des problèmes de stress et d’anxiété. Il va sans dire que cette période de crise peut facilement exacerber ces problèmes. Ainsi, certaines personnes atteintes de Parkinson, déjà plus vulnérables, vivront de façon amplifiée les effets de cette crise. Ce ne sont pas les risques de la maladie qui les affecteront, mais bien les risques de l’isolement et du chamboulement de leur routine. Cela est corroboré par un groupe international de chercheurs qui expliquent que la peur, le manque de ressources (annulation des rendez-vous médicaux non urgents, par exemple) et l’isolement social sont des facteurs qui, en raison du stress et de l’inactivité physique qu’ils provoquent, augmentent les symptômes moteurs et non-moteurs de la maladie de Parkinson (Fasano, Antonini et al. 2020, Garg and Dhamija 2020). Ces chercheurs prônent l’utilisation des télécommunications pour palier à ces problèmes, autant pour la télémédecine que tout autre service de santé, notamment les services en activité physique.
De nouvelles opportunités pour faire de l’activité physique
Pour contrer les effets du stress et du confinement qui peuvent mener à la sédentarité et la détérioration des symptômes, l’adoption d’une routine quotidienne d’activités physiques s’avère très efficace. Cela est particulièrement vrai lorsque celle-ci est réalisée dans un contexte qui permet et encourage les contacts sociaux. À cet égard, les routines d’exercices offertes sur le Web, par vidéoconférence, présentent un excellent potentiel qui peut non seulement répondre aux besoins actuels, pendant la pandémie, mais continuer de le faire après. Il est reconnu que l’activité physique aide à se sentir mieux, autant physiquement que mentalement. Dans la maladie de Parkinson, l’activité physique a clairement un effet positif sur la gestion des symptômes et, selon plusieurs études, pourrait ralentir l’évolution de la maladie. Comme le mentionnent Helmich and Bloem (2020), deux chercheurs des Pays-Bas, l’une des conséquences positives de cette crise aura été, on l’espère, l’émergence d’offres de services sur le Web (arts, danse, chant, exercices, etc.). Elle permet aux personnes de demeurer actives, même en confinement, et ouvre de nouvelles possibilités à celles qui peuvent difficilement se déplacer ou qui n’ont pas accès à des services spécialisés même en temps normal.
Un bon moment pour prendre soin de sa santé
À vrai dire, cette période qui peut paraître difficile pour tous, peut aussi s’avérer être un bon moment pour s’arrêter et réfléchir à ses habitudes de vie. Pris dans une routine quotidienne, on n’a pas toujours l’énergie ou la motivation nécessaire pour améliorer certaines habitudes, comme faire un peu plus d’exercices chaque jour. L’activité physique ferait-elle partie de votre solution personnelle pour passer à travers cette épreuve? Elle peut, en effet, jouer un grand rôle durant cette crise, notamment en réduisant le niveau de stress. Créer une routine quotidienne qui inclut l’activité physique est certainement une bonne façon de rester sain de corps et d’esprit.
Les kinésiologues sont de très bons alliés pour vous encadrer et vous guider dans vos choix d’exercices, selon vos goûts et vos capacités. Ils peuvent adapter les séances d’entraînement par vidéoconférence afin que vous ressentiez du plaisir ainsi que les multiples bienfaits de bouger quotidiennement. En plus des impacts positifs sur la maladie que représente l’activité physique en oxygénant le cerveau et en favorisant le transport des informations entre les neurones, les séances sont encourageantes, car il est possible d’y côtoyer des gens qui ont en commun la volonté de prendre soin de leur santé. Participer à des séances d’activités physiques adaptées représente aussi une bonne façon de prendre une pause de toute l’information qui découle des médias en plus de socialiser et de bouger ! Attention, certaines séances d’exercices disponibles sur le Web peuvent sembler stimulantes, mais ne sont peut-être pas adaptées à vos besoins! Informez-vous avant d’entamer un entraînement afin de trouver la formule qui vous convient.
Séance d’activité physique adaptée en vidéoconférence
offerte par une kinésiologue de NeuroMotrix
Références:
Fasano, A., A. Antonini, R. Katzenschlager, P. Krack, P. Odin, A. H. Evans, T. Foltynie, J. Volkmann and M. Merello (2020). « Management of Advanced Therapies in Parkinson’s Disease Patients in Times of Humanitarian Crisis: The COVID-19 Experience. » Mov Disord Clin Pract 7(4): 361-372.
Garg, D. and R. K. Dhamija (2020). « The Challenge of Managing Parkinson’s Disease Patients during the COVID-19 Pandemic. » Ann Indian Acad Neurol 23(Suppl 1): S24-s27.
Helmich, R. C. and B. R. Bloem (2020). « The Impact of the COVID-19 Pandemic on Parkinson’s Disease: Hidden Sorrows and Emerging Opportunities. » J Parkinsons Dis 10(2): 351-354.
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