La maladie pulmonaire obstructive chronique, bien connue sous l’acronyme MPOC, est une maladie caractérisée par l’obstruction des voies aériennes. Elle englobe deux maladies, la bronchite chronique obstructive et l’emphysème. Une personne qui vit avec une MPOC peut être atteinte des deux maladies ou de l’une d’entre elles.
L’Association pulmonaire du Québec définit la bronchite chronique obstructive comme « une inflammation permanente des bronches souvent accompagnée d’hypersécrétion de mucus qui rendent difficile le passage de l’air jusqu’aux poumons ». L’inflammation et l’accumulation de mucus rétrécissent le diamètre des bronches et limitent la quantité d’air qui peut circuler. Ses principaux symptômes sont l’essoufflement, la toux chronique et la production excessive de sécrétions. L’emphysème est, quant à elle, une maladie dégénérative caractérisée par la destruction et la perte d’élasticité du tissu pulmonaire, plus précisément des alvéoles. Lorsque les alvéoles sont dilatées et que ses parois sont endommagées, les échanges gazeux qui s’y produisent normalement sont réduits, l’air reste emprisonné et la quantité d’oxygène pouvant être acheminée dans le corps est restreinte. Les principaux symptômes de cette maladie sont l’essoufflement et la perte de poids souvent accompagnés d’une toux (plus présente dans la bronchite chronique).
Image : Mieux vivre avec une MPOC
Les personnes atteintes d’une MPOC ressentent souvent de la fatigue et peuvent être essoufflées à faire des tâches comme se lever du lit, s’habiller, cuisiner, etc. Elles peuvent avoir de la difficulté à accomplir leurs activités de la vie quotidienne.
Les traitements de la maladie pulmonaire obstructive chronique
Il n’existe pas de cure pour la MPOC, mais différents moyens sont disponibles pour atténuer les symptômes, réduire les complications et même freiner l’évolution de la maladie. Chez les fumeurs, le traitement premier est l’arrêt du tabagisme. Il existe aussi des traitements pharmacologiques qui permettent de contrôler les symptômes de la maladie : les bronchodilatateurs, les anti-inflammatoires et d’autres médicaments. L’oxygénothérapie est également prescrite dans certains cas afin d’augmenter la concentration d’oxygène dans le sang. L’adoption de saines habitudes de vie est aussi recommandée comme traitement de la maladie, notamment la pratique d’une activité physique régulière.
L’activité physique pour mieux vivre avec une maladie pulmonaire obstructive chronique
La nature et la sévérité des symptômes de la MPOC peuvent laisser présager qu’il est risqué de pratiquer de l’activité physique, mais bien au contraire, elle présente plusieurs bienfaits. Pour les gens vivant avec cette maladie, de simples efforts de la vie quotidienne sont difficiles à effectuer en raison de leur manque d’endurance générale, de l’essoufflement spontané et de la perte de force musculaire. Un programme d’exercices adaptés peut améliorer la force musculaire, augmenter la tolérance à l’effort et même réduire la fatigue. Il permet de bouger plus et bouger mieux en diminuant votre essoufflement au repos et à l’effort.
Les personnes atteintes d’une MPOC peuvent voir leurs symptômes s’améliorer par la pratique de l’activité physique lorsque cette dernière est spécialement adaptée à la condition. En raison de la maladie, les organes tels que le cœur, les poumons et les muscles doivent travailler plus fort pour produire un effort modéré. Cela pourrait être amélioré par la pratique d’une activité physique régulière. Par exemple, des muscles plus forts permettent de produire plus de mouvements avant de se fatiguer. De plus, l’activité physique peut aider à maintenir un poids santé, ce qui diminue les risques de maladies cardiovasculaires et de troubles articulaires, en plus de renforcer vos os. D’autres bienfaits sont aussi bien connus : augmentation du niveau d’énergie, amélioration du sommeil, diminution des symptômes dépressifs, réduction des douleurs, etc. Tous ces bienfaits favorisent le maintien de l’autonomie et diminuent les risques d’hospitalisation ainsi que toutes les conséquences liées à la sédentarité.
Les exercices à favoriser lorsque vous vivez avec une maladie pulmonaire obstructive chronique
Les cibles de la réadaptation pulmonaire sont les poumons et les muscles, d’où l’importance d’avoir un programme axé sur ces éléments, mais aussi sur les capacités cardiovasculaires. Il est important de favoriser les exercices effectués dans des positions où les voies respiratoires sont dégagées afin de bénéficier d’une meilleure oxygénation et d’une meilleure souplesse de la cage thoracique lors de l’exécution des mouvements. Cependant, la personne devrait éviter les positions couchées qui impliquent une pression supplémentaire sur la cage thoracique, rendant l’activité respiratoire encore plus difficile. Lors de la prescription des exercices, une attention particulière devrait être portée sur l’ouverture de la cage thoracique et la souplesse de celle-ci, car un muscle respiratoire très tendu rend le souffle encore plus court en comprimant le thorax. Pour libérer le thorax et faciliter le travail du diaphragme lors des exercices debout, il faut privilégier une position légèrement inclinée vers l’avant en respirant entre chaque répétition. D’ailleurs, les grandes respirations sont plus efficaces pour un meilleur échange gazeux, il serait donc pertinent de respirer tranquillement en prenant des grandes inspirations et d’expirer longuement, tout au long du mouvement.
En ce qui concerne le choix des exercices, il est important d’inclure dans le programme des activités aérobie, qui favorisent l’amélioration des capacités cardiovasculaires, telles que le vélo stationnaire et la marche, ainsi que des exercices de renforcement musculaire. L’utilisation d’appareil de musculation n’est pas nécessaire. Le renforcement peut se faire à l’aide de petits haltères, d’élastique ou même simplement avec le poids du corps. Un programme complet devrait aussi comprendre des exercices de souplesse.
Une intensité modérée est recherchée lors des exercices, c’est-à-dire une perception d’effort qui se situe à environ 4 à 6 sur une échelle de 10. Les exercices cardiovasculaires peuvent être réalisés en continu pendant plusieurs minutes avec une intensité qui demeure plus près du 4 sur 10 ou par intervalles (période d’effort de courte durée suivie d’une période de récupération) à une intensité plus près du 6 sur 10. Dans tous les cas, il est essentiel d’assurer une progression en commençant avec de plus courtes durées d’exercices pour éventuellement l’augmenter jusqu’à 20 à 60 minutes. Il est recommandé aux personnes vivant avec une MPOC de s’entraîner trois fois par semaine, mais cette fréquence peut être ajustée en fonction des besoins et de la condition.
Les conseils de kinésiologue pour les personnes ayant une maladie pulmonaire obstructive chronique
Pratiquer la technique de respiration à lèvres pincées au repos pour l’introduire ensuite dans les entraînements! Cette technique est bien connue de la plupart des personnes qui vivent avec une MPOC. Cette technique revêt toute son importance dans le cadre de la pratique d’une activité physique. Elle consiste à prendre une inspiration lentement, idéalement par le nez, puis expirez lentement par la bouche en pinçant les lèvres comme si on allait siffler. Il important de prendre plus de temps pour l’expiration que pour l’inspiration. Lors d’un entraînement, il est important pour la personne qui a une MPOC d’être à l’affût de ses symptômes et de s’arrêter si elle ressent des étourdissements, un essoufflement très important ou si son cœur bat anormalement vite. Dans ce cas, il faut prendre une position légèrement inclinée vers l’avant, en appuyant les mains sur un meuble ou sur les genoux, relâcher les épaules et pratique la respiration à lèvres pincées.
Les ressources pour comprendre l’importance de l’activité physique pour mieux vivre avec une maladie pulmonaire obstructive chronique.
Plusieurs ressources sont disponibles pour mieux comprendre les effets de l’activité physique et encourager les personnes à s’y mettre. En voici un exemple : Bouger pour mieux vivre avec ma MPOC – CHUM. Afin de diminuer les risques d’effets indésirables et favoriser le succès de la démarche, un suivi par une équipe de professionnels de la santé, incluant un kinésiologue, peut s’avérer très utile et recommandé.
Bajac, E., Colbrant, C., & Reychler, G. (2015). Effets de l’exercice physique, et de la respiration lèvres pincées sur la ventilation pulmonaire chez les patients BPCO. Kinésithérapie, la Revue, 15(168), 20. doi:https://doi.org/10.1016/j.kine.2015.09.007
Spruit, M. A., Singh, S. J., Garvey, C., ZuWallack, R., Nici, L., Rochester, C., . . . Wouters, E. F. (2013). An official American Thoracic Society/European Respiratory Society statement: key concepts and advances in pulmonary rehabilitation. Am J Respir Crit Care Med, 188(8), e13-64. doi:10.1164/rccm.201309-1634ST
https://www.livingwellwithcopd.com/fr/accueil.html
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